Les sécheresses sévères pourraient devenir l’un des débats politiques et territoriaux centraux de l’Espagne dans les années à venir, selon le Premier ministre Pedro Sánchez. Cette mise en garde s’applique à l’ensemble du sud de l’Europe, alors qu’une nouvelle crise de la sécheresse se profile à l’horizon, après un hiver catastrophiquement sec. L’Italie, la France, le Portugal et l’Espagne sont tous touchés. Des mesures concrètes peuvent être prises pour atténuer les pénuries d’eau : un quart de l’eau potable en Europe est perdu en raison des canalisations défectueuses. En Italie, un groupe de travail a été créé pour améliorer les infrastructures en matière d’eau. Emmanuel Macron a fixé un objectif d’économies d’eau de 10% pour tous les secteurs de l’économie française d’ici 2030 et exige une réutilisation bien plus importante des eaux usées.

Cependant, il n’existe pas de solution technique prévisible qui permettrait d’éviter les décisions difficiles liées à cette ressource de plus en plus rare. Les politiques d’une nouvelle réalité desséchée seront controversées, notamment en ce qui concerne la production alimentaire dans des territoires transformés. Des violences ont éclaté en France autour de plans visant à créer de nouveaux réservoirs pour irriguer les terres agricoles. En Andalousie, une proposition visant à légaliser l’irrigation dans une partie de l’espace naturel de Doñana, l’un des plus importants zones humides du monde, est devenue un sujet de discussion crucial avant les élections locales de ce week-end. Cette proposition a été condamnée par Madrid et la Commission européenne et s’est heurtée à l’opposition d’un parti d’extrême droite qui minimise l’urgence climatique. Ces économies rurales devront se diversifier pour survivre, et elles auront besoin d’une assistance substantielle des gouvernements nationaux et de l’Union européenne pour y parvenir.