Le Parti socialiste français et le parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon sont parvenus à un accord de principe pour former une alliance en vue des élections législatives de juin.

Le pacte de coalition, que les Verts et les communistes ont accepté plus tôt cette semaine, est une tentative de priver Emmanuel Macron d’une majorité au parlement et de bloquer son programme pro-business après sa réélection à la présidence en avril.

« Nous pouvons et allons battre Emmanuel Macron et nous pouvons le faire avec une majorité pour gouverner pour un programme radical », a déclaré le député LFI Adrien Quatennens à la radio Franceinfo.

Si l’accord entre LFI et les socialistes se confirme, la gauche française sera unie pour la première fois depuis 20 ans.

L’accord a été conclu sous la direction de Mélenchon, qui a rompu avec le Parti socialiste en 2008 pour sa position pro-Union européenne, cherchant à « désobéir » aux règles du bloc sur les questions de budget et de concurrence et à remettre en cause ses principes de libre marché.

Une source du Parti socialiste (PS) a déclaré qu’il y avait un accord sur qui se présenterait dans quelle circonscription et sur la stratégie globale, mais que les négociateurs devaient encore finaliser les détails du programme commun lui-même.

En particulier, la formulation de ce que la plate-forme de la nouvelle alliance, qui se déroulera sous la bannière de « l’Union populaire sociale et écologique », dirait sur l’Europe était toujours en débat, ont indiqué des sources.

L’accord devra ensuite être approuvé par le comité national du PS.

Les politiques de la nouvelle alliance prévoient d’abaisser l’âge de la retraite à 60 ans, d’augmenter le salaire minimum et de plafonner les prix des produits essentiels.

S’il était confirmé, le succès de Mélenchon dans la conclusion d’un accord avec les socialistes marquerait un tournant pour un parti qui a donné au pays deux présidents depuis la Seconde Guerre mondiale et a été un moteur de l’intégration européenne.

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Des vétérans du PS, dont l’ancien chef du parti Jean-Christophe Cambadélis, ont déjà appelé leurs collègues députés à bloquer l’accord, affirmant qu’il pourrait marquer la fin d’une force pro-UE à gauche.

Mais les socialistes avaient peu de marge de manœuvre dans les pourparlers après un échec à l’élection présidentielle après que leur candidate, la maire de Paris, Anne Hidalgo, ait récolté un maigre 1,75 %. Mélenchon s’est classé troisième.

Signe de l’effondrement du parti socialiste, une source proche des pourparlers a déclaré que l’accord – dans lequel un seul candidat de chaque parti qui rejoint l’alliance se présente dans l’une des 577 circonscriptions de France – prévoit que le PS n’aurait que 70 candidats en métropole. France, et peut-être quelques autres dans les territoires d’outre-mer.

Un récent sondage Harris Interactive a montré une gauche unie et une alliance entre le parti de Macron et les conservateurs au coude à coude, chacun recueillant 33% des voix législatives. Cependant, dans le système électoral français à deux tours, les projections montrent que cela pourrait encore se traduire par une majorité de sièges pour Macron.