Le musée de l’Armée (Paris), né en 1905 de la fusion du musée de l’Artillerie, du musée historique de l’Armée et des collections patrimoniales de la Maison royale des Invalides, célèbre ses collections d’hier et d’aujourd’hui dans l’exposition « Un Toute l’Histoire ! Collections du Musée de l’Armée, jusqu’au 18 septembre 2022.

Musée aux multiples facettes

« Les collections et le patrimoine sont le centre de gravité du Musée de l’Armée », précise le général de division Henri de Médlege, directeur de l’institution. Et cette nouvelle exposition vise à mettre en lumière les acquisitions (donations, ventes, achats, préemption, etc.) qui ont fait évoluer l’établissement au fil des années, reflétant leurs différentes problématiques. Cela « représente le défi de sélectionner parmi 500 000 pièces, dont 90 – soit 0,02% de nos collections – sont particulièrement significatives en 100 ans d’histoire d’acquisition », poursuit le général.

« Nous nous sommes interrogés sur la richesse de nos collections, raconte Sylvie Leluc, responsable des collections et du patrimoine. Et ils sont. Dès lors, l’exposition devait être formulée de manière à réunir les origines du musée, son fonctionnement (modalités de reconstitution des collections) et son évolution au fil des décennies, notamment au cours des différentes guerres mondiales (voir encadré ci-dessous) . ). « Nous sommes un musée d’histoire militaire, un musée des techniques et un musée des beaux-arts », souligne le Pr François Lagrange, responsable de la recherche, du développement et de la diffusion. Le parcours est ainsi ponctué d’objets disparates, mais Christophe Pommier, conservateur adjoint du département d’artillerie, l’assure : « Ce n’est pas le meilleur du Musée de l’Armée. »

Liaison bike of a Resistance agent © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emily Cambier

Musée détruit par le conflit

Étonnamment, le Musée de l’Armée est resté ouvert pendant la Première Guerre mondiale, s’enrichissant même d’objets liés au conflit. La Seconde Guerre mondiale entraîne le pillage des collections à l’été 1940. L’institution est surtout marquée par un épisode douloureux. Le 2 septembre 1939, les œuvres les plus précieuses sont transférées dans la crypte des administrateurs des Invalides afin de les protéger des bombardements. En juin 1940, le directeur va encore plus loin et décide d’évacuer certaines unités vers la Dordogne. Mais le convoi est arrêté, et les Allemands, qui lui tirent dessus, visent Etampes. Certaines caisses des camions qui composent le convoi sont endommagées par l’avance allemande. C’est un cas du casque de Morion ci-dessous, transpercé par des éclats d’obus. Des missions de restauration vous permettront par la suite de retrouver des œuvres volées.

Crédits : « Toute l’histoire ! Collections du Musée de l’Armée / Anne-Sophie Tassart

Plus de 3000 m2 de surface visitée supplémentaire

« Cette exposition est le manifeste d’un projet d’expansion et de transformation » appelé le projet MIVERVE (Mémoire, INvalides, Engagement, Recherche, Visite, Évolution), note Henri de Medlège. D’ici huit ans (de 2022 à 2030), le musée de l’Armée se dotera, entre autres, de 3 000 m2 supplémentaires et de quatre nouveaux parcours de visite (Invalides, entre histoire et mémoires, Armées et obligations militaires françaises, Après 1945 : de de la guerre froide à nos jours et Colonisation, décolonisation : une histoire générale).

Ainsi, l’institution souhaite améliorer les conditions d’accueil du public et enrichir l’exposition permanente. « Nous sommes une institution qui a besoin de faire passer des messages, nous devons donc être à la portée de nos visiteurs, sinon nous risquons de ne pas pouvoir faire passer les messages et de devenir un simple monument », note le PDG. de Medledge. Le projet MINERVE est de renforcer le musée parisien dans son rôle de mémoire.