15 ans plus tard et les étoiles d’Adventureland sont toujours brillantes

Il a été 15 ans depuis que la comédie romantique décontractée et attachante Adventureland a été projetée au festival de film de Sundance. Pour certains, c’est une éternité, mais les deux acteurs principaux sont retournés dans les montagnes enneigées d’Utah. Avec quatre films en première, Kristen Stewart et Jesse Eisenberg étaient les vedettes du festival cette année. Stewart a été présenté avec le prix Visionary de la carrière du festival et a livré une interprétation phénoménale dans le film très attendu Love Lies Bleeding.

Ce film est une fresque cinématographique brutale située dans l’Amérique des années 80. Stewart et Katy O’Brian incarnent deux âmes solitaires qui trouvent l’amour dans un gymnase perdu dans le désert du Nouveau-Mexique. Une évasion violente devient leur seul espoir d’échapper aux griffes des hommes malveillants qui cherchent à les retenir. Avec une touche de Titane et de Thelma & Louise, ce film bouillonnant offre à Stewart un rôle où elle peut pleinement exprimer sa sexualité décomplexée.

Eisenberg, pour sa part, a apporté sa touche personnelle dans le film Sasquatch Sunset. Sans dialogue, ce film méditatif et absurde joue sur le quotidien familier de Sasquatch et a étonnamment touché le public. Par ailleurs, Eisenberg a présenté sa propre réalisation, le bouleversant road movie A Real Pain, pour lequel il a reçu des éloges mérités.

Ce festival a également marqué par l’achat du film A Real Pain par Searchlight Pictures, une branche indépendante de Disney, pour 10 millions de dollars. C’est l’une des rares transactions à un festival relativement calme sur le front des acquisitions. Le film It’s What’s Inside, un horreur conceptuellement ingénieux, a été vendu à Netflix pour 17 millions de dollars.

Le film le plus remarquable du festival était sans aucun doute A Different Man, une satire ingénieuse qui a suscité des réactions étonnées de l’audience. Il sera également présenté en compétition au Festival de Berlin le mois prochain. Ce film, mettant en vedette Sebastian Stan, offre une réflexion caustique et de plus en plus surréaliste sur la représentation à l’écran et le validisme, sans une once de sanctimonie.

Cependant, c’est de loin The Outrun, un drame sur la dépendance produit par BBC Films, qui a offert la meilleure performance du festival. Le cadre novateur des Orcades et l’interprétation émouvante de Saoirse Ronan en font un film remarquable dans un environnement de festival axé sur la provocation. Preuve que le réalisme traditionnel du cinéma indépendant a encore du succès.