Une relation étroite entre la France et l’Allemagne a longtemps été considérée comme le moteur de l’Europe d’après-guerre, soutenant la création de l’UE, de la monnaie unique et bien plus encore. Cependant, ces deux dernières années, des tensions et des désaccords se sont accumulés entre les deux pays, malgré des vues européennes considérées comme plus proches que jamais sur le papier.

Les positions des deux pays sur des questions clés de coopération pour l’Europe ne pourraient pas être plus éloignées, ce qui est un risque sérieux pour l’Europe à l’heure d’une grande péril géopolitique. Malgré beaucoup de paroles communes en réponse à la guerre en Ukraine, les progrès vers une véritable autonomie stratégique européenne sont limités. De plus, le manque de confiance mutuelle croissant est une question de style et de fond.

Projets de coopération de défense entre les deux pays, tels que le programme pour un avion de combat de prochaine génération et le Main Ground Combat System, sont en train de s’effondrer, ce qui est préoccupant.

Les divergences sur la politique énergétique et environnementale freinent également la politique européenne dans ces domaines, tout comme des tensions sur la zone euro et toute une série d’autres mesures de coopération européenne.

Enfin, l’incertitude économique actuelle sur la compétitivité européenne provoque un réflexe nationaliste très marqué dans les deux pays, rendant la situation actuelle tendue et compliquant toute perspective d’amélioration à court terme.

La réunion du Conseil européen en décembre sera donc un test important pour l’avenir des relations entre la France et l’Allemagne, et devrait donner une indication de la direction que prendra l’Europe dans les années à venir.