Vendredi, la France et le Royaume-Uni ont rejoint un nombre croissant de pays qui ont décidé d’imposer des contrôles aux passagers arrivant de Chine après que Pékin a levé les restrictions de Covid, une précaution que l’OMS a jugée « compréhensible ».

Malgré la recommandation de l’agence européenne de santé, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui juge le dépistage dans l’UE « injustifié », compte tenu du niveau d’immunité en Europe et de la présence des mêmes variantes du Covid-19 que en Chine. , Paris et Madrid ont décidé de prendre des mesures de contrôle.

Trois ans après l’apparition des premiers cas de coronavirus à Wuhan (centre), la Chine a mis fin le 7 décembre à sa politique draconienne dite « Covid zéro ».

Ces mesures extrêmes, qui ont largement isolé la Chine du reste de la planète, lui ont porté un coup dur et provoqué des manifestations de mécontentement inhabituelles en novembre.

Depuis la levée des restrictions, les hôpitaux chinois sont submergés de malades, dont la plupart sont âgés et vulnérables car sous-vaccinés ou non vaccinés, et de nombreuses pharmacies manquent de médicaments contre la fièvre.

– Réunion OMS/Chine –

Malgré cette montée de l’épidémie, les autorités lèveront la quarantaine obligatoire à leur arrivée en Chine le 8 janvier et autoriseront les Chinois à voyager à l’étranger après trois ans de déception.

Par mesure de précaution, les États-Unis et un certain nombre d’autres pays, dont l’Italie, le Japon et Israël, ont annoncé qu’ils exigeraient des résultats négatifs des passagers en provenance de Chine. La Corée du Sud a pris vendredi une décision similaire, valable jusqu’en février 2023.

La France et le Royaume-Uni ont immédiatement annoncé qu’ils avaient également décidé d’exiger des voyageurs embarquant en Chine qu’ils présentent un test négatif effectué moins de deux jours avant le départ de leur avion. Cette décision s’appliquera à partir du 5 janvier au Royaume-Uni, les premiers jours de janvier en France.

L’Espagne prévoit, de son côté, d’exiger un « test négatif » ou « une vaccination complète » pour les voyageurs arrivant de Chine.

Illustrant les divisions en Europe sur la réponse à la nouvelle situation en Chine, l’Allemagne a pour sa part plaidé pour une surveillance des variantes du Covid dans les aéroports européens sans aller jusqu’à imposer des tests. Vendredi, la Suisse a déclaré qu’elle n’envisageait pas de renforcer les contrôles sur les voyageurs en provenance de Chine.

Les mesures de précaution prises par un certain nombre d’Etats sont « compréhensibles » en raison du manque d’informations fournies par Pékin, a déclaré le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. « En l’absence d’informations complètes de la part de la Chine, il est clair que les pays prennent des mesures qui, selon eux, protégeront leur population », a-t-il déclaré.

Pékin a répliqué que ses statistiques sur la progression du Covid ont toujours été transparentes.

« Depuis le début de l’épidémie, la Chine partage ouvertement et de manière transparente des informations et des données fiables avec la communauté internationale, y compris l’OMS », a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Vendredi, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a signalé 5 515 nouveaux cas et un décès. Des chiffres qui ne semblent plus refléter la réalité puisque le dépistage de masse n’est plus obligatoire.

Vendredi soir, l’OMS a annoncé qu’elle avait rencontré des responsables chinois pour discuter de l’épidémie. « L’OMS a de nouveau demandé un échange régulier de données spécifiques en temps réel sur la situation épidémiologique, y compris davantage de données sur le séquençage génétique et sur l’impact de la maladie, y compris les hospitalisations, les admissions dans les unités de soins intensifs et les décès », a déclaré l’agence de santé des Nations Unies. dit dans la déclaration.

Elle a également appelé à des données sur les vaccinations effectuées et le statut vaccinal, en particulier chez les personnes vulnérables et les plus de 60 ans, a ajouté l’OMS.

– « Pour se protéger » –

La Chine maintient ses frontières pour la plupart fermées aux ressortissants étrangers depuis 2020.

Il a cessé de délivrer des visas touristiques pendant près de trois ans et introduit une quarantaine obligatoire à l’arrivée. Cette mesure d’isolement sera levée le 8 janvier, mais un test de dépistage d’une durée inférieure à 48 heures sera exigé.

A l’aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés jeudi par l’AFP sont favorables aux mesures prises contre leur pays.

« Chaque nation a ses propres problèmes et sa propre façon de se protéger », a commenté Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la prolifération possible de nouvelles variantes est préoccupante. Cependant, sous couvert d’anonymat, un autre voyageur a jugé ces mesures « inutiles ».