Le gouvernement français intente une action en justice pour un « cauchemar environnemental » causé par des vagues de minuscules billes de plastique échouées sur les côtes bretonnes.

Les boulettes blanches de la taille de grains de riz, surnommées « larmes de sirènes », font leur apparition sur les plages de France et d’Espagne depuis un an. On pense qu’ils proviennent de conteneurs d’expédition perdus dans l’océan Atlantique.

Des dizaines de bénévoles se sont rendus ce week-end pour tamiser le sable à Pornic, sur la côte nord-ouest de la France, afin de collecter certaines des billes, officiellement appelées granulés de plastique industriels (IPG), mesurant moins de 1,5 mm. Les militants écologistes admettent que c’est une tâche sans espoir.

« C’est plus symbolique qu’autre chose : je ne pense pas qu’on va ramasser tout le bidon », raconte Annick, une retraitée qui avait rempli le fond d’un pot de yaourt de quelques dizaines de pastilles.

Un autre habitant, Dominique, qui était venu prêter main-forte, raconte : « Je voulais les récupérer mais c’est interminable. Il y a trop. »

Granulés de plastique dans le tamis.
Les granulés plastiques industriels sont connus sous le nom de larmes de sirènes. Photograph: Loïc Venance/AFP/Getty Images

Lionel Cheylus, porte-parole de la Surfrider Foundation Europe, le groupe de campagne qui a organisé l’opération de nettoyage, a déclaré : « Ces pellets sont souvent perdus [off the French coast] mais je ne l’ai jamais connu aussi mal. Surfrider estime que chaque année, environ 160 000 tonnes de perles sont perdues dans l’UE et 230 000 tonnes dans le monde.

Jean-François Grandsart, de Surfrider, déclare : « Les perles sont si petites qu’on ne peut rien y faire. On peut essayer de les nettoyer à la main, mais ce n’est qu’une goutte dans l’océan ». Il a déclaré que le plastique se décomposerait en nanoparticules et serait ingéré par les poissons, les huîtres et les moules, finissant par se retrouver dans les assiettes des gens.

Jean-Michel Brard, le maire de Pornic, a déclaré avoir porté plainte avec deux autres maires des stations balnéaires concernées de la région. Cependant, les responsables disent qu’il est impossible d’identifier l’origine des perles.

Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a déclaré que les granulés étaient un « cauchemar environnemental » et que le gouvernement intenterait également une action en justice « contre x » [persons unknown]. « L’État est aux côtés des associations », a déclaré Béchu.

Le problème n’est pas récent. En 2018, la Cornish Plastic Pollution Coalition a sonné l’alarme quant à l’impact de ce qu’elle a appelé la « pollution par les biobilles » sur les voies navigables, les plages, les mers et la faune locales.