Les autorités françaises ont formellement identifié 26 des 27 personnes qui se sont noyées le mois dernier lors d’un incident avec un dériveur dans la Manche, la plupart étant des Kurdes d’Irak.

Un communiqué du parquet de Paris a indiqué qu’il y avait parmi les défunts 17 hommes âgés de 19 à 26 ans, sept femmes âgées de 22 à 46 ans, ainsi qu’un adolescent de 16 ans et un enfant de sept ans.

Seize des victimes étaient des Kurdes d’Irak, quatre étaient des Afghans. Il y avait aussi trois Éthiopiens, une Somalienne, un Iranien et un Égyptien.

Les autorités ont souvent des difficultés à identifier les demandeurs d’asile décédés parce qu’ils n’ont pas de documents officiels et que les membres de leur famille doivent fréquemment voyager depuis des régions éloignées à l’étranger pour voir les corps.

Lorsque la nouvelle de la catastrophe a éclaté, les familles se sont précipitées au bureau du coroner de Lille, dans le nord de la France, pour voir si leurs proches faisaient partie des victimes.

L’un des morts était Hussein, un Afghan de 24 ans qui était arrivé quelques jours plus tôt à Dunkerque au domicile de son cousin de 18 ans, Amanullah Omakhil.

Les deux étaient très proches, ayant fait le voyage vers l’exil ensemble en 2016. Lorsque Hussein a dit qu’il allait tenter sa chance lors de la traversée, a déclaré Amanullah, il n’a pas essayé de l’en dissuader.

« C’était son choix. Il était plus âgé que moi, je ne pouvais pas lui dire ‘Ne fais pas ceci, ne fais pas cela' », a-t-il déclaré à l’AFP.

Les enquêteurs français tentent toujours de se faire une idée plus précise de ce qui s’est passé lors de la catastrophe.

Ils enquêtent sur des informations selon lesquelles les passagers auraient téléphoné aux services d’urgence français et britanniques, appelant à l’aide lorsque le navire a commencé à couler, comme l’a déclaré un survivant à la chaîne kurde irakienne Rudaw.

L’accident a été le plus meurtrier impliquant un bateau de migrants dans la Manche et a mis en lumière le nombre croissant de personnes désespérées cherchant à traverser l’étroite voie navigable entre la France et l’Angleterre.

Elle a également provoqué d’importantes tensions diplomatiques entre Londres et Paris.

Dans les 48 heures suivant l’accident, le président français Emmanuel Macron a accusé le Premier ministre britannique Boris Johnson de n’être « pas sérieux » dans son approche pour arrêter les passages à niveau.

La France a été contrariée par la réaction initiale de Johnson, considérée comme un rejet de la faute sur la France, puis par sa décision d’écrire une lettre à Macron qu’il a publiée intégralement sur son compte Twitter avant que le dirigeant français ne la reçoive.