Cet article est extrait de L’essentiel de la science et de l’avenir #211 octobre/décembre

A la tombée de la nuit, une vingtaine de personnes en kimonos blancs s’élèvent silencieusement vers la forêt, une bougie à la main. Chacune s’arrête devant le cercueil en bois qui l’attend, lit un passage de son testament, puis pose sa bougie et ses chaussures avant de s’allonger dans sa bière, la tête tournée vers la montagne. Les organisateurs du stage referment les cercueils, et après un temps de recueillement, tous les participants « reviennent d’entre les morts », prêts pour une nouvelle vie…

« C’était un choc rafraîchissant »

En Corée du Sud, depuis une vingtaine d’années, de fausses funérailles de ce type sont organisées en intérieur ou en extérieur, le plus souvent par des pompes funèbres pour des particuliers ou des salariés d’une même entreprise. « C’était un choc rafraîchissant », témoigne le contributeur de 61 ans sur le site de Happy Dying, dont le fondateur Kim Ki Ho, pionnier du concept, organise 300 funérailles par mois.

La Corée du Sud a le taux de suicide le plus élevé parmi les pays de l’OCDE

Pressions sociales, problèmes familiaux ou professionnels, deuil douloureux, anxiété ou dépression… Son pays a le taux de suicide le plus élevé de l’OCDE, à 42 par jour. Des dizaines de milliers de Coréens ont au moins déjà vécu la tentation de cette mort simulée, dont ils pourraient revenir plus vivants que jamais.