One Health : Avant la crise du Covid-19, personne dans l’espace public n’avait entendu parler de ce concept. Cependant, l’idée d' »un monde/une santé – une planète/une santé » est apparue au début des années 2000 avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Food and L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture (FAO) était avant cela l’apanage d’une poignée de spécialistes – infectiologues, climatologues, anthropologues, écologistes, vétérinaires…

Son objectif est simple : renforcer les liens entre santé humaine, santé animale et prévention des risques environnementaux, réduire les maladies à transmission vectorielle, notamment celles transmises de l’animal à l’homme (zoonoses). Les successions successives de crises sanitaires imprévues ou imprévisibles telles que la maladie de la vache folle, le H5N1, Ebola et maintenant le Covid-19 et le monkeypox ont éclairé ce concept. En fait, ils sont tous liés à des épidémies de maladies animales et à des changements environnementaux. D’un point de vue scientifique, cette priorité est indéniable : 60 % des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale, 40 % des pertes de récoltes sont causées par des maladies infectieuses et 20 % des pertes mondiales de bétail sont des pathogènes, selon INRAE, l’organisme national institut de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. environnement.

En fait, de plus en plus de politiciens s’occupent de cette question. La feuille de route du gouvernement pour relever les défis auxquels notre pays doit faire face en matière de santé et de prévention semble appuyer trois priorités. D’abord, bien sûr, la nécessité de « rechercher du sens pour les soignants alors que la crise sanitaire est un choc frontal pour l’hôpital et ses partenaires ». Améliorer ensuite « notre préparation et notre réponse aux risques sanitaires dans la logique de la santé mondiale ». Et, enfin, la lutte sans fin contre l’inégalité territoriale en matière de santé et de mérite médical. Un triptyque convenu qui reste aujourd’hui à concrétiser : sauver un hôpital public, promouvoir le One Health et lutter contre les inégalités sociales et médicales.

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Nouveau conseil dédié à la santé générale

Parallèlement, suite à l’autodissolution du Conseil scientifique et du Comité de pilotage de la stratégie vaccinale (Cosv), l’exécutif a créé un nouveau comité plus largement axé sur les risques émergents et pas seulement sur les infections. Ainsi, l’immunologue Bridget Authran a été nommée à la tête du « comité de surveillance et de prévision des risques sanitaires ». La création de cette organisation est un changement radical de culture et une bonne nouvelle en soi. D’autant que la recherche suit la même tendance avec l’élargissement de la mission de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) aux maladies émergentes avec un budget correspondant.

Le champ d’activité de ce nouveau conseil, qui devrait déterminer les politiques publiques, sera principalement consacré à la santé mondiale. Sa tâche sera sans doute aisée sur le plan scientifique, car sa constitution saura jouer la carte de l’interdisciplinarité et diviser les disciplines, contrairement à un conseil scientifique Covid-19. En effet, on se souvient combien peu d’experts vétérinaires et environnementaux ont été impliqués dans la gestion de la crise du coronavirus. En revanche, son inclination politique sera plus complexe, tant le thème « One Health » touche considérablement l’interministériel, voire l’international.

L’application pratique nécessite une coordination totale entre les ministères de la Santé, de la Transition écologique, de l’Economie, de l’Agriculture, voire de la Défense, si l’on se réfère par exemple au « secret de défense » qui entoure les stocks de doses de vaccin antivariolique et de Tecovirimat. le seul médicament actuellement disponible pour le monkeypox. Il faudra également mobiliser toutes les politiques gouvernementales sectorielles, du national au territorial. Mais l’expérience Covid nous a montré que ce qui est démontré scientifiquement n’est pas forcément compréhensible politiquement.

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Gilles Pialo est chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris.

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