Un thriller à petit budget fait avancer les représentations des sables mouvants, encore perçus en train d’aspirer des personnes vers leur destin funeste bien dans le début du XXIe siècle, comme dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. Cependant, cela semble être une idée fausse ; contrairement à la réputation des sables mouvants chez les enfants de 12 ans en tant que méthode de mort improbable la plus redoutée, on ne peut pas y sombrer complètement. Comme l’a souligné le malheureux randonneur américain Josh (Allan Hawco) : « La densité de la boue est plus lourde que le corps humain. » Il doit se sentir assez confiant, car il saute pour sauver sa femme Sofia (Carolina Gaitan).
En réalité, nous avons affaire à une sorte de marécage. « Marécage » aurait donc été un meilleur titre. Un couple en difficulté, au bord du divorce, décide de réparer leur relation en se lançant dans une randonnée en plein air dans la jungle colombienne. Après avoir été victimes d’un carjacking, ils s’enfuient vers une zone interdite tristement célèbre pour son terrain boueux. Hélas, le film ne redore pas la réputation de la Colombie elle-même, dont les parcs nationaux sont apparemment infestés de reptiles venimeux et de criminels vénaux, où les réceptionnistes des hôtels sont de mèche avec les criminels, et où la police est peu diligente.
Une fois que Josh et Sofia sont enlisés, le thriller survivaliste du réalisateur colombien Andres Beltran semble sous-développé, même en 85 minutes ; quelques fourmis et les fameux serpents sont à peu près tout ce qui est mobilisé. Plus critiquement, avec les personnages enfoncés dans la boue jusqu’aux épaules, toutes les tentatives visant à susciter un intérêt supplémentaire sont rendues légèrement ridicules. Cela inclut une faible histoire (Josh, alcoolique en convalescence, révèle qu’il est toujours adepte de l’alcool quand il utilise sa vodka cachée pour se défendre contre les fourmis) et des aspirations féministes de pure forme (Sofia s’identifiant à une mère compatriote persécutée par son serpent, qui essaie de protéger son œuf).
Le fait que le film se prend au sérieux à la manière de Délivrance, sans vraiment reconnaître son absurdité, ne contribue pas à son succès. L’immobilité du couple met également en évidence la disparité malheureuse entre les deux performances principales, Gaitan étant constamment sur les nerfs et Hawco comiquement placide. Plus proche de Happy Days de Beckett (avec des créatures en plus mais sans l’existentialisme) que du film de série B à suspense qu’il souhaite être, Quicksand offre au moins une nouvelle piste intéressante pour des séances de conseil conjugal.