Le nouveau film « They Cloned Tyrone » est une comédie mystérieuse et comique réalisée par le scénariste Juel Taylor, qui fait ses débuts en tant que réalisateur. Bien que légèrement déconcertante, cette œuvre est toutefois appréciable. S’inscrivant dans la lignée du néo-blaxploitation ou de la satire intelligente sur la race et les privilèges blancs, à l’instar du film « Get Out » ou « Sorry to Bother You », il évolue ensuite vers quelque chose de plus enfantin et burlesque. Je peux imaginer qu’il acquiert une base de fans en étant diffusé chaque veille de Noël à la télévision. De plus, le film bénéficie de performances puissantes de la part de Teyonah Parris, Jamie Foxx et John Boyega.
Le film se déroule dans un quartier afro-américain défavorisé où les habitants consomment sans enthousiasme des sodas alcoolisés de certaines marques, dégustent du poulet frit et utilisent des produits chimiques pour leurs cheveux. Tyrone (Boyega) est un trafiquant de drogue mécontent qu’un concurrent s’installe sur son territoire et irrité par l’argent que lui doit le célèbre souteneur pompadouré Slick Charles, interprété par Jamie Foxx. Ce dernier ne cesse de se plaindre des femmes ingrates et peu fiables qu’il exploite, affirmant indigné : « Au Players’ Ball de 1995, j’ai été le proxénète de l’année ! » Son principale gagne-pain est la perspicace Yo-Yo, interprétée avec vivacité par Teyonah Parris.
Après qu’un tireur a mortellement touché Tyrone devant le motel où Charles établit habituellement son QG, Tyrone est stupéfait de le voir en vie et en bonne santé le lendemain, apparemment inconscient de l’incident violent. Charles, Yo-Yo et le nouveau Tyrone s’associent pour résoudre le mystère et découvrir l’existence de quelque chose de très étrange sous terre, en lien avec le clonage de Tyrone.
Avant cette découverte, le film est dur et intimidant, et il fait preuve de réalisme insensible. Puis il devient une aventure farfelue. Yo-Yo se révèle être une grande fan des mystères de Nancy Drew et s’implique avec joie dans l’enquête, parce que c’est ce que son héroïne Nancy aurait voulu. Elle réussit même à ouvrir la porte arrière d’une camionnette, exactement comme le ferait Nancy. Je ne sais pas si Juel a vraiment voulu faire de Yo-Yo une fan de Nancy Drew, ou s’il a simplement réalisé à un moment donné de la réécriture que les aventures du trio ressemblaient à celles de Nancy Drew et qu’il devait anticiper cela. Mais c’est amusant quand même.
Quant au concept principal, il est très étrange : surtout parce qu’il n’est pas très clair pourquoi les « contrôleurs maléfiques » auraient particulièrement besoin de cloner quelqu’un, alors que cela mène si facilement au dénouement de l’histoire. Mais tout se déroule de manière agréable grâce au travail énergique de Boyega, Foxx et Parris. Peut-être méritent-ils d’être dans un film plus sérieux ou dans une comédie davantage destinée aux adultes. Eh bien, c’est un film doté de son propre charme et d’une innocence inattendue.
