Jonas Mekas est considéré comme le parrain du cinéma d’avant-garde américain. Sa carrière multi-facettes a eu une influence énorme sur l’industrie cinématographique. En 1949, Mekas, exilé lituanien, a acheté sa première caméra Bolex. Pour lui, les images étaient un moyen de communication lorsque les mots faillissaient.

Le documentaire Fragments of Paradise retrace les moments clés de sa carrière incluant son travail de critique, de réalisateur, de programmateur, etc. Ce qui émeut le plus de son histoire est sa philosophie de la créativité collective. En créant le magazine Film Culture, la coopérative des cinéastes et plus tard les Anthology Film Archives, Mekas a réussi à créer un lieu accueillant pour tous ceux qui étaient oubliés par le mainstream.

Le documentaire met en lumière sa contribution en tant que pionnier du « journal film ». Néanmoins, comparé au style fracturé et intime de ses œuvres les plus connues comme Walden (1968), la réalisation conventionnelle de KD Davison dans Fragments of Paradise est source de déception. Le documentaire emploie des interviews statiques de personnalités telles que John Waters et Martin Scorsese.

Le film manque également de mentionner les accusations portées par le historien Michael Casper contre Mekas, affirmant que celui-ci aurait menti sur ses activités durant la guerre et aurait écrit pour des magazines collaborationnistes en Lituanie.

Fragments of Paradise met en exergue des images inédites, prises par Mekas à un âge avancé, où il se demande « qui suis-je ? ». Cette question complexe et difficile à approfondir reste en suspens tant sur le plan formel que sur le plan analytique.

Le documentaire Fragments of Paradise sera disponible sur les plateformes numériques à partir du 2 juin.