Covid : l'OMS critique les données chinoises, l'UE recommande l'introduction de tests - 1

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a critiqué mercredi la nouvelle définition « trop ​​étroite » de la mort attribuée à Covid-19 par la Chine, affirmant que les chiffres de Pékin « sous-estiment » l’ampleur de l’épidémie.

L’OMS a également réaffirmé son soutien aux tests Covid des voyageurs en provenance de Chine. La même histoire a été entendue mercredi soir à Bruxelles, où les États membres de l’UE sont parvenus à un accord en vertu duquel les 27 États membres sont « fortement encouragés » à exiger que tous les voyageurs en provenance de Chine présentent un test Covid négatif au plus tard 48 heures avant le départ.

« Les données actuelles publiées par la Chine ne reflètent pas de manière adéquate le véritable impact de la maladie en termes d’hospitalisations, d’admissions en soins intensifs et surtout en termes de décès », a déclaré Michael Ryan, médecin-chef de l’OMS, lors d’une conférence de presse. .

Michael Ryan, responsable de la gestion des urgences sanitaires à l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève le 14 décembre 2022 (AFP – Fabrice Coffrini)

La Chine fait face à sa pire épidémie de tous les temps – en grande partie à cause de la variante Omicron du coronavirus – après avoir brusquement supprimé sa politique dite «zéro Covid» début décembre. Mais le pays signale un très petit nombre de décès liés à Covid-19 après un changement controversé de méthodologie pour ne compter que les personnes décédées directement d’une insuffisance respiratoire liée à Covid.

« Cette définition est trop étroite », a insisté Michael Ryan.

« Nous continuons de demander à la Chine des données plus rapides, plus régulières et plus fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu’un séquençage en temps réel plus complet du virus », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Un passager portant une combinaison de protection Covid embarque à l’aéroport international de Shanghai, le 3 janvier 2023 (AFP – HECTOR RETAMAL)

Qualifiant son organisation de « préoccupée » par la situation en Chine, il a réaffirmé l’importance de la vaccination.

– Opacité chinoise –

L’OMS a également réaffirmé son soutien aux mesures de dépistage récemment exigées par certains pays (notamment européens, dont la France, l’Italie et l’Espagne) pour les voyageurs en provenance de Chine.

« Avec une circulation (du coronavirus) aussi élevée en Chine et le manque de données complètes (…), il est compréhensible que certains pays prennent des mesures ‘restrictives' », a déclaré M. Tedros.

Les États-Unis, qui exigeront que la plupart des voyageurs en provenance de Chine reviennent négatifs à partir de jeudi, ont salué le rôle de l’OMS et souligné que ses mesures découlaient du manque de transparence de Pékin.

L’OMS est « en meilleure position pour évaluer » en raison de ses contacts avec les autorités chinoises, a déclaré le porte-parole du département d’État américain Ned Price.

Pékin a condamné mardi l’introduction des tests Covid par une dizaine de pays sur les voyageurs en provenance de Chine, les jugeant « inacceptables » et menaçant de « contre-mesures ».

« Nous prenons des mesures que nous estimons justifiées, adaptées à l’évolution de la situation en Chine et basées sur des discussions entre nos experts », a déclaré mercredi un porte-parole de la Commission européenne.

Dans la soirée, les États membres de l’UE, également préoccupés par le manque de transparence de la Chine, sont parvenus à un accord visant à coordonner leur réponse à la situation en Chine, rejoints par l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

En plus de l’appel à tester les débarquements des voyageurs en Chine, il est « recommandé » aux Européens de compléter ce test par des « tests aléatoires » à leur arrivée en Europe avec une « séquence de résultats positifs » pour identifier d’éventuelles nouvelles options.

Twenty-Seven est également encouragé à « tester les eaux usées des aéroports qui reçoivent des vols internationaux et les effluents des avions en provenance de Chine » avec le séquençage du génome.

Si les Etats membres restent libres d’appliquer les recommandations adoptées au niveau de l’UE, « tout le monde comprend que si nous n’agissons pas ensemble, il y aura des trous dans le système », a déclaré la Commission européenne.

Dans le cadre de ce processus, la Belgique a décidé mercredi soir d’introduire un test Covid négatif à l’embarquement des passagers sur les vols directs reliant la Chine à son territoire, a indiqué à l’AFP le cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroeck, sans préciser quand la mesure entrerait en vigueur. La Belgique a déjà analysé les eaux usées de deux avions hebdomadaires atterrissant à Bruxelles en provenance de Chine.

Ailleurs dans le monde, le virus préoccupe aussi l’OMS : « Plus de 13 millions de cas ont été signalés à l’OMS le mois dernier et nous savons que c’est une sous-estimation (…) Mais le plus inquiétant, c’est que nous avons eu une hausse de 15 % décès le mois dernier », a déclaré Maria Van Kerkhove, qui dirige l’équipe technique de l’OMS sur Covid.

Un malade du Covid-19 dans un hôpital de Tianjin, près de Pékin (nord), le 28 décembre 2022 (AFP - Noel Celis)Un malade du Covid-19 dans un hôpital de Tianjin, près de Pékin (nord), le 28 décembre 2022 (AFP – Noel Celis)

L’OMS traque notamment le sous-variant d’Omicron, XBB.1.5, retrouvé à ce jour dans 29 pays, notamment en Europe et aux Etats-Unis. « C’est la sous-variante la plus transmissible qui ait été découverte jusqu’à présent », a-t-elle expliqué.