Les autorités françaises prévoyaient samedi de donner des vitamines à un béluga qui remontait la Seine à la nage, alors qu’ils couraient pour sauver le cétacé mal nourri qui refuse de se nourrir.

La baleine apparemment en sous-poids a été repérée pour la première fois mardi dans le fleuve qui traverse Paris jusqu’à la Manche. Samedi, il s’était rendu à environ 70 km (44 miles) au nord de la capitale française.

« Il est assez amaigri et semble avoir du mal à s’alimenter », a déclaré lors d’une conférence de presse Isabelle Dorliat-Pouzet, haut responsable de la police du département de l’Eure en Normandie, qui supervise l’opération de sauvetage.

Les sauveteurs avaient essayé de le nourrir de harengs congelés puis de truites vivantes, mais il ne semblait pas accepter non plus, a-t-elle déclaré.

On espère que l’injection de vitamines à l’animal stimulera son appétit, dit-elle.

Des plongeurs de la brigade de police de l'environnement recherchent dans la Seine le béluga.
Des plongeurs de la brigade de police de l’environnement recherchent dans la Seine le béluga. Photograph: Christophe Petit-Tesson/EPA

Les autorités ont décidé de garder l’animal dans la voie navigable afin qu’il puisse retrouver son appétit ou de le ramener vers la mer, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’aucune décision n’a encore été prise.

Elle a dit que de petites taches étaient apparues sur sa peau pâle, mais que les scientifiques n’avaient pas encore déterminé s’il s’agissait d’un phénomène naturel en raison de l’eau douce ou de signes de problèmes de santé.

Vendredi, Gérard Mauger de la société de conservation marine GECC a déclaré à l’AFP que malgré le fait qu’il s’agisse d’un mammifère particulièrement sociable, « il se comporte comme hier ; ça a l’air très capricieux. Il ne remonte que brièvement à la surface, suivi de longues plongées.

À en juger par les enregistrements sonar, il émettait également très peu des pépiements et des rapides pour lesquels les baleines sont connues, ce qui soulevait de nouvelles inquiétudes quant à la santé de l’animal.

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Les bélugas ne se trouvent normalement que dans les eaux froides de l’Arctique, et bien qu’ils migrent vers le sud à l’automne pour se nourrir de formes de glace, ils s’aventurent rarement aussi loin.

Un adulte peut atteindre jusqu’à quatre mètres (13 pieds) de longueur.

Ce n’est que la deuxième observation enregistrée d’un béluga dans une rivière française depuis 1948, lorsqu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en a trouvé un dans ses filets.

L’observation survient quelques mois seulement après qu’un épaulard – également connu sous le nom d’orque, mais faisant techniquement partie de la famille des dauphins – s’est échoué dans la Seine et a ensuite été retrouvé mort entre Le Havre et Rouen fin mai.

Une autopsie a révélé que l’animal, de plus de quatre mètres de long, avait probablement souffert d’épuisement après avoir été incapable de se nourrir, bien que des responsables aient déclaré avoir également découvert une balle logée à la base de son crâne – bien qu’il soit loin d’être clair que la blessure a joué un rôle dans sa mort.