Le célèbre universitaire suisse et spécialiste de l’islam, Tariq Ramadan, a été acquitté des accusations de viol et de coercition sexuelle sur une femme dans un hôtel de Genève en 2008. La plaignante a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel. Ramadan, qui a conseillé les gouvernements britanniques successifs sur l’islam et la société, a nié les accusations portées contre lui et a déclaré devant le tribunal qu’il voulait lutter contre ce qu’il appelait les « mensonges et la manipulation » dans le cas. Il a affirmé qu’il n’avait « jamais agressé sexuellement qui que ce soit ». En dépit de cela, la plaignante a rapporté devant le tribunal qu’elle avait été violée le 28 octobre 2008. Les juges ont acquitté Ramadan de toutes les accusations portées contre lui.

Ramadan était professeur d’études islamiques contemporaines à l’Université d’Oxford avant de prendre un congé en 2017 lorsque des allégations de viol ont été portées contre lui par des femmes françaises. Il a également nié ces accusations, qui pourraient être portées devant un tribunal à Paris à une date ultérieure. Il a quitté Oxford en 2021 d’un commun accord pour raison de santé. Ramadan a expliqué au tribunal qu’il souffrait de la sclérose en plaques.

La plaignante suisse a déclaré qu’elle avait été menacée et souhaitait donc être connue sous le nom d’emprunt « Brigitte » pendant le procès. Elle a expliqué qu’elle avait rencontré Ramadan lors d’une séance de dédicaces à Genève, puis lors d’une conférence. Ils avaient communiqué via les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, ils se sont retrouvés pour prendre un café dans son hôtel après une conférence. Ramadan a été acquitté de trois chefs de viol contre Brigitte dans sa chambre d’hôtel et d’un chef de coercition sexuelle. Il avait été accusé de soumettre la plaignante à des actes sexuels brutaux ainsi qu’à des coups et des insultes. Les juges l’ont acquitté de toutes les accusations.

Robert Assael, l’un des avocats de Brigitte, a déclaré au tribunal pendant l’audience de trois jours : « Elle a dit la vérité. Une telle histoire peut-elle être inventée avec tant de détails ? »

La femme suisse avait porté plainte à la police de Genève après que des femmes françaises eurent parlé aux médias de viols présumés par Ramadan dans des hôtels en France. Le procureur de la République française avait demandé l’année dernière à ce que Ramadan soit jugé en France pour les viols présumés de quatre femmes entre 2009 et 2016. Il reviendra aux juges d’instruction français de décider si ces affaires doivent être jugées.

Ramadan avait été arrêté en France en 2018 et avait passé neuf mois en prison préventive sur les accusations de viols français avant d’être libéré sous caution et interdiction de quitter le pays. Il avait été autorisé à participer au procès de Genève par une autorisation exceptionnelle. Au cours des dernières années, Ramadan avait déclaré à plusieurs reprises que les accusations de viol portées contre lui en France et en Suisse étaient un complot politiquement motivé et qu’il avait été victime de partialité de la part du système judiciaire français.