pourquoi l'hôpital craque › Geeky News - 1

Ces dernières années, des progrès considérables ont été réalisés dans le traitement de l’AVC. Les nouvelles technologies permettent de sauver plus de patients et d’éviter qu’ils souffrent de handicaps graves. « Mais aujourd’hui, à Paris, nous vivons un véritable drame, car nous devons souvent refuser des patients », déplore le Pr Pierre Amarenco. Chef du service de neurologie de l’hôpital Bichat, il a vu partir 18 des 24 infirmiers en quelques mois, et a dû régler la fermeture de 6 des 10 lits de réanimation et de ses 18 lits d’hôpitaux. Dans les autres unités neurovasculaires parisiennes, 30 % des lits en moyenne sont fermés, selon les responsables. « On peut commencer le traitement aux urgences, mais alors on ne peut pas accueillir les patients dans nos services, alors que les conséquences immédiates d’un AVC nécessitent des compétences particulières pour limiter les complications », déplore le Pr Amarenco.

Au-delà des polémiques sur le nombre de lits fermés, sur lesquelles le ministre de la Santé Olivier Véran promet une transparence totale fin novembre, de nombreux médecins et responsables hospitaliers s’alarment désormais de voir des soignants quitter le navire. Selon un sondage réalisé cet été par la Fédération hospitalière de France, 25 000 postes d’infirmières et d’aides-soignants restent vacants, auxquels il faut ajouter un tiers des postes de médecins hospitaliers. Sans compter l’absentéisme, également en hausse, « autour de 11,5% au lieu des 10% habituels », précise le Pr François-René Pruvot, président de la Conférence nationale des présidents de la Commission médicale d’établissement du CHU.

« Les cellules de gestion des pénuries remplacent les cellules Covid »

Toutes les régions sont touchées, à des degrés divers : urgences qui n’ouvrent plus la nuit, unités qui ferment, opérations reportées, patients renvoyés chez eux – et toujours ces mêmes images de brancards dans les couloirs… Le coût de la vie oblige, les tensions sont encore plus marquées. en Ile-de-France. « Dans nos établissements, les pénuries de personnel et les cellules de gestion des déficits ont remplacé les cellules de crise Covid », confirme à L’Express Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.

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Avec l’arrivée des virus hivernaux et la menace d’une vague de Covid, le spectre d’établissements faisant faillite à quelques mois des élections présidentielles met le gouvernement sur le grill. « Nous devons nous mobiliser collectivement avec des réponses immédiates, capables de produire des résultats pour les semaines à venir », a plaidé Olivier Véran devant un parterre d’hospitaliers le 9 novembre au salon Santexpo à Paris, leur libérant dans la foulée une extension budgétaire de plus de un milliard d’euros d’ici 2021, et la prolongation des mesures de crise (augmentation des heures supplémentaires, cumul emploi-retraite…). Des représentants des hôpitaux ont également été convoqués en urgence par le ministère cette semaine pour « réfléchir aux actions qui peuvent être rapidement mises en œuvre pour faire face aux tensions ».

Avec le Ségur de la santé, cependant, des moyens importants ont été débloqués : 9 milliards d’euros d’augmentations de salaires, 19 milliards d’investissements, 7 500 créations nettes d’emplois à venir, 6 000 nouvelles places dans les écoles d’infirmières et d’infirmières auxiliaires, mais aussi plus de consultations dans le gestion d’établissements… « Il faut se demander pourquoi on se sent bien ou pas dans un métier : un salaire à la juste valeur de son travail, des ressources à la hauteur de sa mission, suffisamment de collègues, l’impression de participer aux décisions. quatre points, toutes les décisions ont été prises qui permettent demain d’améliorer le système de santé », précise le cabinet d’Olivier Véran.

Les conditions de travail cristallisent le ressentiment

Pourtant, sur le terrain, les effets peinent à se faire sentir. « Tout cela n’est rien. Mais, dans l’organisation de l’hôpital, par exemple, rien ne change vraiment : on va écouter les médecins et les infirmières, mais le millefeuille bureaucratique reste en place, et le directeur continue de prendre la décision. « Fabricant. Il ne s’agit pas encore de cogestion avec les professionnels et de la participation des représentants des patients », déplore le Pr André Grimaldi, auteur du Manifeste Santé 2022, sous-titré 20 ans de dérives : il est temps de changer (Odile Jacob). « Au plus fort de la crise, même les soignants les plus expérimentés politiquement croyaient en un monde nouveau. Voir les managers revenir avec leurs demandes d’économies et plus d’activité, c’est encore pire », explique le Dr Olivier Milleron du Collectif Interhospitalier (CIH).

Les conditions de travail, surtout, cristallisent les ressentiments. Toujours avec les mêmes soucis : absences sans réponse, rappels de congés, travail de nuit rémunéré… 1 euro supplémentaire de l’heure. « Il faut accueillir de plus en plus de patients, avec des équipes fatiguées et des collègues détenus pour épuisement », témoigne Fred, infirmier urgentiste à Rennes. Surtout, le sentiment d’être un pion échangeable d’un service à l’autre pèse sur le moral. « Pour le personnel, c’est une source de grand stress, car le risque d’erreur est plus grand lorsqu’on travaille dans des unités dont on ne connaît pas les protocoles », explique Fabienne Eymard, responsable de santé de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille. Une enquête auprès de l’ordre des infirmières indique que 40 % d’entre elles envisagent de changer de profession. « Certains départements demandent même à Pôle emploi d’essayer de retrouver d’anciens infirmiers pour les convaincre de revenir », précise Pruvot.

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L’origine de ces maux est connue : une demande croissante de soins, due au vieillissement de la population et à une réponse insuffisante de la médecine libérale, elle-même en difficulté ; Financement par activité des hôpitaux, qui les pousse à faire de plus en plus de démarches pour essayer de remplir les caisses et, en même temps, des politiques d’économies qui ont abouti à une baisse des prix auxquels ces mêmes actes sont payés. « Une logique folle, qui allait se terminer en crise », déplore le professeur Grimaldi. Beaucoup reste à faire pour sauver l’hôpital…

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pourquoi l'hôpital craque › Geeky News - 4Par David Baverez

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