La guerre en Ukraine et son enchaînement de menaces planétaires, l’interminable pandémie de Covid-19: les 194 pays membres de l’OMS se réunissent dimanche à Genève dans ce contexte difficile pour construire un système de santé mondial plus efficace et plus juste.

La résolution, initiée par l’Ukraine, devrait notamment condamner les attaques de Moscou contre le système de santé, ainsi que condamner les conséquences extrêmement graves de l’invasion et du blocus des ports ukrainiens sur les approvisionnements mondiaux et la forte augmentation des prix des céréales.

« La guerre en Ukraine a un impact systémique sur les organisations internationales, puisqu’elle nécessite un investissement de temps important pour résoudre le problème russe dans les organisations et réduire les conséquences sanitaires en Ukraine, en Europe et dans le monde », explique le diplomate européen. .

Un équilibre doit également être trouvé, car de nombreux pays estiment que les alliés de l’Ukraine appliquent deux poids deux mesures en ignorant les autres crises et que la coopération sanitaire est un domaine à part qu’il faut préserver.

Côté russe, l’ambassade à Genève a voulu étouffer dans l’œuf l’information que Moscou s’apprêtait à retirer à l’organisation.

« Les rumeurs selon lesquelles la Russie quittera l’OMS ne sont tout simplement pas vraies », indique le tweet, marqué d’un point d’exclamation géant.

– Confiance de Tedros –

La prolongation de 5 ans du poste de PDG Tedros Adhanom Ghebreyesus intervient malgré les épreuves qui ont marqué son premier mandat, comme son attitude envers la Chine, jugée trop conciliante au début du Covid-19, et sa réponse trop lente à la scandale de l’exploitation. abus sexuels de certains employés.

Mais sans rival, et avec le soutien des poids lourds de l’organisation, le premier directeur général africain de l’OMS pourra poursuivre son œuvre.

« Nous attendons avec confiance de lui un engagement très fort pour poursuivre la lutte contre la pandémie, ainsi qu’un très grand projet mondial de réforme de la santé », souligne le diplomate européen.

– L’argent, le nerf de la santé –

Dès lundi, les ministres de la santé devraient se succéder sur la tribune de cette première Assemblée en présentiel depuis le début de la pandémie, et on s’attaquera au plus dur : le financement pérenne de l’OMS.

Siège de l’OMS à Genève en décembre 2021 (AFP/Archives – Fabrice COFFRINI)

L’organisation, que certains conspirateurs attribuent pourtant à vouloir contrôler la santé du monde, dispose d’un budget sur deux ans d’environ 6 milliards de dollars.

By comparison, Assistance Publique/Hôpitaux de Paris has just under 8 billion euros a year.

Le problème vient des contributions statutaires, des cotisations obligatoires, qui ne représentent que 16% du total en 2020-2021. Le reste – les contributions volontaires – est plus difficile à planifier, nécessite de l’énergie pour être reçu et est souvent affecté à une tâche spécifique.

L’idée est d’augmenter progressivement la part des quotes-parts à 50% sur dix ans pour permettre à l’OMS de mieux jouer son rôle, mais non sans se réformer en retour.

« Il sera important pour l’OMS d’avancer rapidement dans les réformes » afin que des décisions de financement durables puissent être appliquées, a prévenu Sheba Crocker, ambassadrice américaine.

– Architecture –

La pandémie de Covid-19 a révélé ce qui ne fonctionne pas dans le système de santé mondial.

Par conséquent, l’Assemblée envisagera de réviser le Règlement sanitaire international (RSI) afin d’assurer une réponse plus efficace et plus rapide aux urgences sanitaires.

Dans le même esprit, l’Assemblée devrait décider la création d’un Comité permanent des situations d’urgence basé sur le Conseil exécutif de l’OMS, qui devrait agir dans les 24 heures en cas d’urgence sanitaire de portée internationale, qui est le plus haut niveau de l’état de préparation de l’OMS.

Dans le même temps, les travaux ont commencé sur un nouvel accord international sur la santé mondiale, qui devrait être contraignant pour ses partisans et pourrait compléter le RSI.

Un médecin examine une femme infectée par le monkeypox dans la zone de quarantaine du centre de Médecins Sans Frontières à Zomea Qala, en République centrafricaine, en octobre 2018 (AFP/Archive - CHARLES BUSSELS)Un médecin examine une femme infectée par le monkeypox dans la zone de quarantaine du centre de Médecins Sans Frontières à Zomea Qala, en République centrafricaine, en octobre 2018 (AFP/Archive – CHARLES BUSSELS)

En décembre, un groupe de négociation intergouvernemental a été créé pour travailler sur ce dossier.

En fait, des cas de monkeypox – une maladie endémique à certaines parties de l’Afrique – se propagent en Amérique du Nord et en Europe, et bien que la plupart des cas soient actuellement bénins, le spectre d’une nouvelle crise à grande échelle inquiète les autorités sanitaires.