Le populaire dessin animé interactif pour enfants de Netflix « Battle Kitty », lancé l’année dernière, semble amusant et inoffensif à première vue.
Mais la série – qui raconte l’histoire d’un « chaton fougueux » qui se lance dans une quête pour devenir un grand guerrier et vaincre tous les monstres de « Battle Island » – a des connotations sexuelles inquiétantes, selon certains parents qui tentent d’obtenir de Netflix qu’il l’annule ou du moins qu’il modifie sa classification par âge. Le diffuseur a classé la série comme appropriée pour les enfants de 7 ans et plus.
Bien que « Battle Kitty », qui a débuté en 2022, ait recueilli quelques critiques positives, les personnages s’habillent en tenue d’esclave et sont obsédés par les fesses et le twerk au point d’être inappropriés pour les jeunes enfants, selon certains parents.
Rosalia Rivera, fondatrice de Consent Parenting, un site visant à aider les parents à protéger leurs enfants des abus sexuels, a déclaré avoir été horrifiée lorsqu’elle a commencé à regarder « Battle Kitty » après que ses enfants l’aient mis en ligne. Elle veut que l’émission soit annulée.
« J’ai été choquée par la quantité de contenu sexualisé dans cette émission », a-t-elle déclaré dans une vidéo sur le compte Instagram de Consent Parenting. « Netflix, vous devez interdire cela et vous devriez mieux le savoir ».
Dans le dessin animé, Orc, l’acolyte de Kitty, s’est échappé d’un endroit où lui et d’autres personnes portent des tenues de type BDSM. Dans une scène, la caméra s’attarde sur le derrière d’un personnage, vêtu d’un short en cuir noir, de résilles et de pointes, alors qu’il se penche et exhibe ses fesses.
La chaîne Youtube officielle de Netflix propose une longue compilation sur Youtube de toute l’action du derrière qui a lieu dans « Battle Kitty », qui, selon certains parents, va au-delà de l’amour typique d’un enfant pour l’humour des fesses et des toilettes.
« Il y a un thème BDSM tout au long et une emphase exagérée sur les fesses », a déclaré Rivera au Post. « Battle Kitty est constamment en train de twerker et d’utiliser ses fesses. Il y a une tonne de sous-entendus sexuels déguisés en humour potache. C’est le résultat d’une culture pornifiée qui infiltre des contenus destinés à des enfants de plus en plus jeunes. »
Le créateur Matt Layzell a déclaré à Wired l’année dernière qu’il savait sur quoi il voulait se concentrer : les fesses.
« Il y a juste quelque chose dans les petits personnages mignons qui secouent leurs fesses », a-t-il dit. « Je pense qu’il y a là une magie ancienne ».
L’émission a un thème gay, mais les parents disent que ce n’est pas le problème.
« Tout le décor est décalé », a déclaré au Post l’auteur Kimberly King, une survivante d’agression sexuelle spécialisée dans les livres promouvant la sécurité des enfants. « Ça commence dans un donjon avec un chaton enchaîné au mur, puis on voit Big Bad Daddy Orc. Il y a beaucoup trop de sous-entendus sexuels agressifs. Et trop de personnages portent des tenues BDSM punk avec des pointes. À un moment donné, on voit environ 15 orcs tous ensemble se frotter les fesses et faire des bruits. Il y a beaucoup de ce qui ressemble à des jeux génitaux.
« Je suis une maman et une enseignante de maternelle et je peux vous dire que mon enfant de 5 ans n’a pas besoin de voir du bondage et du jeu dans ses dessins animés. »
Melinda Tankard Reist de Collective Shout, un mouvement de campagne populaire contre l’objectivation des femmes et la sexualisation des filles, est d’accord. « C’est essentiellement une ode aux fesses », a-t-elle déclaré au Post.
« Les personnages s’engagent à plusieurs reprises dans des mouvements sexualisés impliquant leurs fesses, y compris le twerk maniaque, le frottement des fesses l’une contre l’autre, et le tic, le frottement et la gifle des fesses des autres. Des personnages en tenue de style BDSM pompent leurs fesses d’avant en arrière et les frottent les unes contre les autres », a déclaré Tankard Reist. « Dans une scène, Kitty se retrouve coincée dans le derrière de son ami Orc. Kitty supplie qu’on la libère. Il y a d’autres thèmes fétichistes. La série n’a aucune valeur éducative ou artistique. Les parents devraient trouver quelque chose de mieux à faire pour leurs enfants ».
Certains sites qui passent en revue les émissions pour enfants donnent cependant le feu vert à « Battle Kitty ».
« La série est très différente de ce qui existe actuellement et cela est dû à l’animation, à l’humour que certains pourraient trouver grossier et à l’inclusivité des personnages », a écrit un critique sur Fandads. « Je pense que certains parents ne voudront pas que leurs enfants regardent cette série en raison de certains personnages et de leur comportement, mais c’est ce qui rend la série si géniale. Ces personnages ne font que vivre leur vie quotidienne et essaient d’abattre les monstres pour passer au niveau suivant. Ils ne mentionnent jamais les rôles de genre ou la sexualité de leurs personnages et ils travaillent simplement ensemble pour atteindre le niveau suivant. »
Un critique du Comicon a déclaré qu’il aimait « la façon dont les personnages sont ouvertement et sans réserve gays. Dans ‘Battle Kitty’, l’identité queer est normalisée, célébrée, et gay est synonyme de joie. C’est un excellent exemple de la manière dont le divertissement peut être créatif et amusant si on se détend. »
Mais un certain nombre de parents sur divers sites de médias sociaux ne sont pas d’accord.
« Il y a des personnages qui portent manifestement des vêtements de bondage et, en plus des blagues de cul, il y a tout un épisode où une personne parle par le cul et où il faut mettre quelque chose dans son cul pour la sauver », a écrit une personne sur un forum parental de Reddit. « C’est comme si une bande de sodomites était entrée dans une salle de réunion et avait réalisé un dessin animé pour des enfants de 7 ans ».
Netflix n’a pas répondu à une demande de commentaire, pas plus que. « Battle Kitty » Matt Layzell.
