Pour la première fois en 140 ans, le village de Mouthe – officiellement reconnu comme le plus froid de France – a enregistré un mois d’octobre sans gel.

Un automne tempéré est une preuve supplémentaire de la réalité de la crise climatique, disent les météorologues.

Situé entre 930 et 1450 m d’altitude dans les montagnes du Jura, Mouthe a gagné son label de village le plus froid de France après avoir enregistré la température la plus basse du pays le 13 janvier 1968 lorsque le thermomètre est descendu à moins 36,7°C.

Les enregistrements locaux, non vérifiés par l’autorité météorologique française, suggèrent qu’en janvier 1985, la température est tombée encore plus bas à moins 41C.

Dans le passé, Mouthe a enregistré jusqu’à 28 jours de gel en octobre.

François Jobard, du bureau météorologique français Météo-France, a déclaré que le mois d’octobre sans gel à Mouthe et les températures exceptionnellement chaudes enregistrées dans la ville de Besançon, à 60 miles au nord, étaient une preuve supplémentaire du changement climatique.

Il a ajouté que le temps dans la région dans la seconde moitié d’octobre était plus chaud que la moyenne des deux dernières semaines d’août dans les années 1970.

« Depuis le début des mesures décembre 1884 à Besançon. La deuxième quinzaine d’octobre 2022 semble être une erreur, bien au-dessus de tout ce qui a été observé… En 2022, nous avons changé de braquet », Jobard tweeté.

La météo à Mouthe, dans l’est de la France à environ 5 km de la frontière franco-suisse, est dictée par sa situation géographique particulière, située dans un creux où le vent froid stagne entre deux massifs montagneux.

« Le froid sibérien qui s’installe régulièrement ici en hiver s’explique par le fait que la région de l’est de la France est marquée par un climat continental qui l’emporte sur les influences océaniques en cas d’anticyclone. Le soir, le Val de Mouthe, peu escarpé et peu boisé, n’évacue pas le froid. Le micro-climat particulier de la tourbière accentue la baisse de température », explique un porte-parole de la mairie.

Cet été a été le deuxième plus chaud de France après 2003 ; les températures en septembre ont atteint un record de 40°C dans certaines parties du pays. Ce mois d’octobre aurait été globalement le plus chaud depuis le début des enregistrements.