D’accord, le méchant, je suis le gars avec le pistolet

Evil Dead est donc à la base un film américain de Sam Raimi, que l’on connaît depuis peu pour avoir réalisé le dernier Doctor Strange, sorti en 1981. Un film qui rencontra en son temps un énorme succès commercial. L’histoire mettait en scène cinq étudiants en vacances dans le Tennessee. Ils se retrouvent, comme bien souvent dans les films d’horreur, face à des esprits maléfiques avec pour mission de s’en sortir. Le film n’a pas vraiment de suite, mais plutôt une réhabilitation humoristique quelques années plus tard (toujours par Sam Raimi). En effet, Sam Raimi a eu d’incroyables difficultés à trouver un producteur acceptant ses idées pour monter Evil Dead 2. Il souhaitait qu’Ash Williams soit envoyé au Moyen Âge (cette idée a fait l’objet d’un troisième film, suite directe de la réhabilitation). C’est finalement grâce à Stephen King que le projet se concrétise, mais avec un côté beaucoup plus tourné vers la comédie. Le film est également un succès commercial permettant d’enchaîner sur une suite.

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La licence a connu quelques jeux vidéo, notamment sur Commodore 64, mais aussi sur PlayStation, Dreamcast et Xbox.

Aujourd’hui l’atelier Sabre Interactif nous invite à revisiter cet univers en proposant une aventure multijoueur horrifique dans la veine des jeux Dead By Daylight, Friday the 13th, etc. On retrouve donc des personnages tout droit sortis de la licence avec notamment Ash Williams, Cheryl, Scott et bien d’autres. Pour les amoureux de la licence, on voit ici que le jeu s’inspire vraiment de ce que proposent les films et ne cherche pas à écrire sa propre histoire. Il y a un service de fans à tous les niveaux et c’est plutôt bien fait. Cependant, on regrette qu’au niveau des personnages, on nous propose des itérations. En effet, on retrouve Ash Williams (Film 1), Ash Williams (Film 2), Ash Williams (Film 3)… Heureusement, chaque personnage a ses propres capacités et permet un gameplay différent.

A noter également qu’en plus d’une expérience multijoueur, le jeu propose également du contenu solo. L’idée est de débloquer des personnages ou des apparences grâce au succès de ces différents épisodes. Celles-ci résonnent généralement avec des scènes de films et c’est plutôt sympa pour ceux qui ont les références. Par exemple, le premier épisode vous met dans la peau d’Ash Williams et vous propose le passage où Cheryl se fait décapiter. On regrettera un peu le découpage par épisode (dix minutes chacun) et pas un vrai mode histoire. De plus, un jeu Evil Dead avec une dynamique à la Until Dawn, je signe directement.

C’est ma… baguette magique ! Remington à double canon.

La base principale du jeu vous propose de choisir l’un des 13 personnages jouables ou l’un des trois monstres. Cela dépend de votre désir de survivre ou de décider. Au niveau des protagonistes, on les retrouve répartis en quatre catégories :

  • Leader, offre des avantages aux autres joueurs
  • Guerrier, plus costaud/résistant que les autres
  • Guérisseur, offre des soins au groupe
  • Chasseur, capable d’infliger de gros dégâts

Dans chaque catégorie, il y a quelques personnages, chacun avec un pouvoir et des avantages spécifiques qui sont débloqués à différents niveaux de niveau (10-15-25). Par exemple, certains personnages peuvent réduire la peur, d’autres deviennent invulnérables… En termes d’avantages, vous pouvez commencer l’aventure avec une arme à feu, avoir plus de soins…

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C’est assez agréable de voir que les personnages ont chacun leur unicité, mais cela entraîne également des problèmes d’équilibrage. En effet, certains pouvoirs sont parfois trop situationnels alors que d’autres sont plus utiles. Chaque catégorie dispose également d’un arbre de talents qui permet de devenir, au fur et à mesure des parties, de plus en plus fort (dégâts supplémentaires, réduction de la peur, etc.). Chaque point dépensé dans cet arbre de talents augmente le niveau du personnage. Vous gagnez des points de deux manières : en jouant à des jeux et en gagnant des niveaux de compte. En effet, chaque partie se termine en vous faisant gagner deux ressources, de l’expérience pour votre compte et de la monnaie dépensable dans les arbres de talents personnage/monstre.

Pour gagner une partie, vous devez atteindre une série d’objectifs qui sont toujours les mêmes :

  • Rassemblez trois pages
  • Ramassez un poignard
  • Récupérer un parchemin
  • Détruire le Necronomicon

Pour ce faire, vous disposez de 30 minutes pour vous occuper des pièges et des ennemis que le monstre vous lâche. Passé ce délai, c’est le « game over ». L’objectif n’est pas non plus d’aller le plus vite possible au bout des tâches demandées, car il faut aussi s’équiper. Les armes de mêlée et à distance sont là pour satisfaire vos penchants violents et on peut dire que c’est plutôt fourni en passant de la pelle standard à l’emblématique tronçonneuse ou encore du pistolet au double canon. A cela, il faut ajouter des bidons de soins et des amulettes offrant des barres de bouclier. Vous retrouvez ces objets éparpillés un peu partout sur la carte, mais aussi dans des coffres. Chaque fois qu’un coffre est ouvert (et selon la rareté du coffre), vous obtenez également des points de talent à répartir au cours de la partie. Ceux-ci sont liés à votre catégorie de héros. Par exemple, les guerriers peuvent dépenser plus de points en santé tandis que les chasseurs peuvent dépenser plus en dégâts.

Pour parler rapidement des raretés, il existe des codes couleurs allant du blanc (basique) à l’orange (légendaire) en passant par le bleu et le violet. Ces codes sont valables pour les armes et les coffres. Mais vous pourriez bien trouver une arme légendaire dans un coffre blanc, simplement, les chances de gagner sont moindres. Attention, l’équipement joue un rôle fondamental dans la réussite ou non de votre mission. La différence entre les couleurs des armes est importante et tuer une créature en 1 coup ou en 4 est important. Par conséquent, ne négligez pas l’exploration.

Une autre difficulté pour les rescapés est notamment la gestion d’un bar appelé « la peur ». Celle-ci augmente en fonction des événements que vous vivez. Par exemple, marcher seul dans la pampa a pour effet d’augmenter fortement votre jauge de peur. Une fois comblé ou passé un certain palier, vous êtes disponible pour la possession de monstres et perdez rapidement vos moyens. La possession d’un protagoniste peut être très dangereuse, car vous pouvez retourner vos armes contre vos coéquipiers. De ce fait, le matériel porté devient une source de danger qu’il faut maîtriser rapidement sous peine d’être atomisé. Pour gérer cette jauge, vous pouvez simplement jouer en groupe ou allumer des feux. En effet, la lumière est votre sauveur.

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En termes de monstres, il existe trois types de monstres sensiblement différents et avec des arbres de talents bien plus grands que les protagonistes. De plus, chaque monstre a des forces, mais aussi des faiblesses. Par exemple, l’un est plus fragile contre les armes à feu et l’autre plus fragile contre les attaques au corps à corps. Le but du monstre n’est pas tant de tuer les héros que de leur faire perdre le plus de temps possible. Pour cela, vous avez une armada d’options comme poser des pièges pour faire apparaître des créatures, faire apparaître des portails pour faire apparaître des créatures directement, votre matérialisation (pensez-y comme un boss fort et dangereux), effrayer les personnages, posséder des voitures, des arbres, vos créatures ou même le protagonistes pour les retourner les uns contre les autres… (Notez que frapper un protagoniste possédé ne lui enlève pas la vie, mais réduit la durée de la possession)

Une fois le jeu terminé, vous gagnez de l’argent et de l’expérience. On regrette un peu que le succès de la mission joue essentiellement sur l’expérience accumulée et non sur la monnaie. Parfois on gagne autant dans un jeu court que dans un jeu long et c’est dommage.

Avale ça !

Le lancement d’Evil Dead n’a pas été des plus faciles avec, notamment, beaucoup de problèmes de serveur. Le matchmaking a peu de repères et, par conséquent, vous pouvez être à la fois avec des vétérans du jeu et un joueur qui débute. Cela se ressent aussi très vite au niveau du monstre qui abandonne vite ou ne fait rien, car le joueur découvre le jeu.

La progression des personnages est assez rapide, mais vous oblige à vous concentrer sur un seul personnage pendant un certain temps tandis que la progression des monstres est plus compliquée, car l’arbre de talents est nettement plus grand. On aurait aimé avoir vraiment un décalage de points entre une victoire, un match long et un match rapide. D’autant plus que l’enchaînement et la répétitivité des pièces sont assez importants.

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Visuellement parlant, le jeu offre une qualité agréable avec des ambiances sur la carte allant de la nuit au jour en passant par la neige. L’optimisation est la bienvenue sur PC, car un système DLSS est présent pour vous permettre de profiter des graphismes tout en ayant une certaine stabilité.

Evil Dead : The Game propose une expérience plutôt intéressante, mais qui trouve vraiment son apogée lorsqu’on joue avec un groupe d’amis. Une fois seul, c’est un peu la chance au hasard au niveau des coéquipiers et même du monstre. Le produit de base est intéressant, mais il faudrait regarder dans le temps pour voir comment le studio va améliorer le jeu. Cependant, celui-ci reste un bel hommage à la licence Evil Dead. Le jeu est disponible pour une quarantaine d’euros sur PlayStation 4 & 5, Xbox One/Series et Windows. Notez qu’il y a du multiplateforme dans le jeu.

Test réalisé par Glaystal sur PC (Jeux épiques) à partir d’une version fournie par l’éditeur.