La neuvième vague de Covid continue de progresser en France et risque de s’accélérer en raison des fêtes de fin d’année, situations propices à la transmission du coronavirus. Il est donc probable que la situation épidémiologique s’aggrave à la rentrée. Alors, comment protéger les écoles pour éviter une infection massive en janvier 2023 ? L’une des solutions les plus efficaces serait d’installer des purificateurs d’air pour assurer une ventilation optimale des salles de classe. Le déploiement de ces outils a été annoncé par Emmanuel Macron lors de la dernière campagne présidentielle (16 avril 2022 selon BFM). Mais en dehors de quelques tentatives locales, comme dans quelques écoles de Paris ou de Saint-Ouen (Saint-Saint-Denis), ces systèmes de ventilation mécanique restent rares dans les écoles françaises. Alors que leur efficacité pour prévenir les clusters (cas collectifs) en milieu scolaire vient d’être confirmée par une étude italienne publiée le 9 décembre 2022 dans la revue Frontiers in Public Health.

Étude menée dans 1419 écoles

Cette étude a été réalisée dans la région des Marches, dans le centre de l’Italie. Depuis mars 2021, le gouvernement de cette région a investi 9 millions d’euros pour installer des purificateurs d’air dans les écoles. Des efforts qui ont permis d’équiper 316 salles de classe dans 56 écoles avec ces appareils. Les chercheurs ont comparé le nombre de clusters (plus de 2 cas par classe en même temps) entre septembre 2021 et janvier 2022 dans ces salles avec le nombre de clusters dans d’autres écoles de la région, pour un total de 1 419 écoles et 10 441 classes ( environ 20 étudiants). par classe).

Trois fois plus de cas dans les classes sans épurateurs

Au cours de cette période, un total de 3121 cas ont été détectés dans ces écoles en grappes (les cas isolés n’ont pas été pris en compte dans l’analyse, car ils n’indiquent pas de transmission au sein de la classe). Ces infections ont été regroupées en 1004 classes, avec une proportion moindre chez celles équipées de systèmes de ventilation mécanique : un total de 31 cas dans ces classes contre 3090 cas dans le reste. Si l’on additionne le nombre d’élèves de ces deux groupes, il s’avère que dans les classes sans épurateurs, l’incidence est trois fois plus élevée : 15,3 cas pour 1000 élèves contre 4,9 cas pour 1000 élèves dans les classes équipées.

Le risque d’infection peut être réduit en fonction du taux de ventilation de l’appareil.

Le taux de ventilation de ces épurateurs d’air (la quantité d’air évacuée par seconde) peut aller de 1,4 litre par seconde par élève à 14 litres par seconde par élève, contre moins de 0,5 litre par seconde par élève avec une ventilation naturelle (qui consiste en ouvrant occasionnellement les fenêtres et la porte). Les chercheurs ont ensuite retravaillé leur analyse en divisant les classes selon cette mesure. Ainsi, ils ont souligné que dans les classes à débit élevé (plus de 10 litres par seconde par élève), le risque d’infection est encore plus faible : 5 fois moins qu’avec une ventilation naturelle, contre 3 fois moins pour les classes décomposées à un débit inférieur. .

Mieux : Cette protection était encore plus élevée lors des pics épidémiques (janvier 2022, pic Omicron dans la région). Ce risque réduit d’infection dans les salles de classe des écoles a été constaté dans tous les milieux analysés, que ce soit la municipalité dans laquelle se trouve l’école, l’âge des élèves et le nombre d’élèves par classe. « A notre connaissance, il s’agit de la première et donc de la plus grande étude rétrospective en milieu scolaire pour déterminer l’effet de la ventilation mécanique sur le risque de contracter le Covid-19 », précisent les auteurs. « Les résultats démontrent l’efficacité de la ventilation mécanique et la possibilité de son utilisation dans tout autre espace clos », poursuivent-ils. Ainsi, associés aux gestes barrières, aux masques et aux vaccins, ces dispositifs peuvent contribuer à protéger les espaces clos et ainsi bloquer la progression de cette nouvelle vague épidémique.