La police française a démantelé un gang qui aurait produit des centaines de milliers de bouteilles de faux vin de Bordeaux dans le cadre d’une opération de contrefaçon élaborée, ont annoncé vendredi les procureurs.

Les agents enquêtant sur le trafic de drogue dans la région du sud-ouest de la France ont découvert en septembre dernier des machines d’impression utilisées pour créer des étiquettes pour les bouteilles, déclenchant une enquête criminelle plus large.

Il a conduit à l’arrestation d’une vingtaine de personnes lundi lors d’une opération dans sept régions différentes de France, dont trois accusées d’escroquerie organisée, de contrefaçon et de blanchiment d’argent.

Le principal suspect est un viticulteur et courtier de la région du Médoc près de Bordeaux qui achetait du vin de qualité inférieure d’autres régions, dont l’Espagne, puis le mettait en bouteille en tant que produit local plus cher, a indiqué un communiqué du parquet de Bordeaux.

« Des commandes importantes » avaient été passées pour le vin « destiné aux supermarchés et aux pays étrangers », ajoute le communiqué.

Les opérations d’embouteillage se déroulaient la nuit pour éviter d’être détectées, a-t-il déclaré.

« Si les allégations sont avérées, nous espérons que les coupables seront lourdement punis car ces pratiques portent atteinte à l’image des vins de Bordeaux et de ceux qui travaillent correctement et respectent les règles », a déclaré à l’Agence France-Presse l’organisme local de la filière viticole.

Les viticulteurs, les douanes et la police françaises sont constamment à l’affût des tricheurs qui font passer le budget pour les meilleurs millésimes.

En 2016, la police a arrêté un vigneron bordelais qui mélangeait du vin de mauvaise qualité avec des Saint-Émilions, des Lalande-de-Pomerols et des Listrac-Médocs haut de gamme pour les vendre aux grands supermarchés sous des étiquettes prestigieuses.

Le propriétaire de plusieurs domaines, François-Marie Marret, a été condamné à une peine de prison et à une amende de 8 millions d’euros (6,9 millions de livres sterling) après avoir été reconnu coupable d’avoir apporté du vin bon marché la nuit.

En 2010, 12 viticulteurs et négociants français ont été reconnus coupables d’avoir vendu des millions de bouteilles de faux pinot noir à la société américaine E&J Gallo.

Avant cela, en 2006, le légendaire vigneron beaujolais Georges Duboeuf avait été condamné à une amende de plus de 30 000 € pour avoir mélangé des raisins de différents vignobles pour masquer la mauvaise qualité de certains millésimes prisés.