La situation interne sur Twitter devient tellement folle que les employés sont obligés d’aller en justice pour conserver leur emploi. C’est en effet une décision que Sinead McSweeney, directrice générale du bureau irlandais de l’entreprise, a dû prendre après avoir refusé de répondre au fameux e-mail d’Elon Musk demandant aux employés d’adopter une culture « hardcore ».

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Pas un jour ne passe sans qu’une énième farce d’Elon Musk à la tête de Twitter ne fasse la une des journaux. Il faut dire que les idées et les méthodes de gestion du milliardaire ont été, c’est un euphémisme, erronées dès son arrivée à la tête de l’entreprise. Nous avons bien sûr eu droit à un énorme fiasco impliquant le lancement de certifications payantes, ainsi qu’à une décision très controversée de réintégrer certains comptes particulièrement problématiques sur la plateforme.

Et puis une autre vague de licenciements, très difficile à justifier. Outre le fait qu’Elon Musk n’aime visiblement pas que ses employés se contredisent publiquement, l’affaire est encore plus incompréhensible lorsqu’ils sont mis à la porte pour avoir refusé de se conformer à une nouvelle culture d’entreprise aussi toxique que possible. Sinead McSweeney, vice-présidente mondiale de la stratégie publique, était à l’avant-garde de cette catastrophe.

Le patron de Twitter a parlé des licenciements massifs d’employés

Alors Sinead McSweeney révèle qu’Elon Musk était au téléphone le 13 novembre, quelques jours avant d’envoyer ce fameux e-mail demandant aux employés d’adopter la nouvelle culture hardcore de Twitter. Le PDG lui a alors assuré que tous les employés qualifiés qui ont quitté l’entreprise seraient appelés à revenir. « Il a reconnu que les gens peuvent être talentueux mais avoir un impact négatif sur l’équipe, et il a dit qu’il ne voulait pas de connards », a déclaré Sinead McSweeney.

Elon Musk Crédits : Daniel Oberhaus

La vice-présidente s’est depuis déclarée rassurée jusqu’à ce qu’elle-même reçoive un e-mail indiquant que l’objectif d’Elon Musk était de réduire d’au moins 20% le personnel du département de Sinead McSweeney. Ce dernier refuse alors de réagir et d’adhérer à la nouvelle culture d’entreprise. Alors que des milliers d’employés ont déjà fait leurs adieux à la firme sur leurs réseaux sociaux, Sinead McSweeney refuse de quitter son bureau. Cependant, elle affirme que l’entreprise a agi comme si elle ne faisait plus partie de son équipe.

La justice irlandaise a empêché Elon Musk de licencier son employé

En effet, peu de temps après cette lettre, Sinead McSweeney a reçu un message l’informant qu’elle avait accepté une indemnité de départ. De plus, elle a perdu l’accès à tous les systèmes internes, y compris son compte de messagerie. Elle a alors prévenu la direction qu’elle n’avait pas démissionné de son poste sans provoquer de réaction. Embarrassée, Sinead McSweeney décide de demander justice et obtient une injonction de la Cour suprême irlandaise contre Twitter empêchant l’entreprise de la licencier.

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Après cette décision, la justice irlandaise a envoyé une lettre à Twitter, dont les avocats ont confirmé la réception. Ce dernier a répondu que le dévouement de Sinead McSweeney à son travail n’était « jamais remis en question » avant d’assurer qu’elle retrouverait bientôt l’accès à ses comptes professionnels. Cependant, ce n’est pas encore le cas. La dirigeante précise également qu’elle n’a pas été autorisée à assister à la réunion et qu’elle s’est vu refuser l’accès aux bureaux de Twitter.

Au tribunal, Sinead McSweeney a allégué qu’il dépassait souvent les 40 heures par semaine spécifiées dans son contrat. Après de nombreuses mises à pied, elle explique qu’elle doit travailler plus de 75 heures par semaine. Elle dit qu’il est impossible de faire confiance à Elon Musk, qui, selon elle, dirige l’entreprise « de manière peu orthodoxe » « sans aucune logique évidente ».

Source : The Irish Times.